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Qu'est-ce que le système Régina ?
A la belote coinchée (appelée aussi coinche ou encore belote contrée), les enchères se déroulent sur plusieurs tours, pendant lesquels chaque joueur peut annoncer une hauteur de contrat (un nombre de points à réaliser) et une couleur (qui servira d'atout). Annoncer 110 Pique revient alors à s'engager à réaliser 110 points (ou 112 points selon la règle utilisée) avec Pique comme atout. La surenchère étant autorisée, il peut y avoir autant de tours d'enchères que nécessaire, jusqu'à ce qu'un contrat soit suivi de 3 Passes. La seule obligation pour surenchérir est d'annoncer une hauteur de contrat plus haute que la précédente.
Comme au bridge, les joueurs de coinchée ont développé des systèmes d'enchères, dont certains peuvent être très sophistiqués. Dans Bel Atout, c'est un système simple et facile à mémoriser qui a été mis en place. Il est appelé le système Régina. Il se compose essentiellement de 4 ouvertures (une ouverture étant la première enchère autre que Passe) :
Chaque ouverture a donc une signification précise sur le minimum qu'elle promet. Mais comme le joueur doit aussi être plus ou moins capable de gagner tout seul le contrat qu'il annonce, cette promesse s'accompagne souvent (surtout pour les hauts contrats) de valeurs annexes. Ainsi, pour ouvrir de 100 avec Vxxx, il vaut mieux avoir un As à côté, la Belote, un cinquième atout, ou toute autre valeur permettant d'espérer faire 4 levées. Pour ouvrir de 110, un joueur doit avoir le potentiel de remporter au moins 5 levées.
Par son enchère d'ouverture, l'ouvreur ne se contente pas de décrire sa main. Il pose aussi une question à son partenaire, qui devient alors le répondant. Par exemple, les deux ouvertures 80 et 100 interrogent sur la présence d'un gros atout (le Valet ou le 9). Le répondant surenchérit de +10 dans la couleur d'ouverture s'il a le gros atout demandé, et pourra aussi ajouter +10 par As en dehors de l'atout. Les deux autres ouvertures (90 et 110), qui n'ont pas besoin d'un complément à l'atout, demandent directement au répondant s'il a des As hors atout. Celui-ci surenchérit en ajoutant +10 par As hors atout. De cette façon, les joueurs peuvent explorer les possibilités de capot, tout en annonçant des contrats réalisables.
Les joueurs de coinchée résistent rarement à l'envie d'annoncer un beau capot. Un capot rapporte davantage de points (surtout si on a fixé dans les préférences de Bel Atout une prime au capot demandé et réussi). Mais surtout, il procure beaucoup de plaisir quand il est intelligemment annoncé et bien joué ensuite. Pour annoncer un capot, il faut vérifier au moins que :
Pour vérifier ces différentes exigences, le déclarant (celui qui a annoncé la couleur en premier) et le répondant s'échangent des informations sous forme de questions et de réponses. Ils vérifient si les gros atouts sont présents, si le nombre d'As hors atout est satisfaisant, et si éventuellement il y a des 10 hors atout. Ce petit dialogue d'enchères s'arrêtera dès qu'un des éléments essentiels au capot sera manquant. Voici deux exemples, dans lesquels on supposera que l'adversaire ne fait que passer :
Nord ouvre de 110
J'ai le contrôle total des atouts à Pique, combien as-tu d'As hors atout ?
Sud répond 120
J'ai un As hors atout.
Nord redemande 130
Le capot me semble toujours possible, combien as-tu de 10 seconds hors atout ?
Sud répond 140
J'ai un 10 second hors atout.
Nord annonce 250
C'est la conclusion, sauf si Sud a la belote, auquel cas il dira 270 Pique.
Nord ouvre de 100
J'ai 1 gros atout 4ème à Carreau plus des valeurs à côté, as-tu le gros atout manquant, et si oui, as-tu des As hors atout ?
Sud passe
Il a un As hors atout mais pas de gros atout. Le capot est donc fortement compromis. Et son As hors atout ne sera pas de trop pour assurer le contrat de 100.
Dans ces deux courts dialogues, on voit que c'est le déclarant (ici, Nord) qui conduit les enchères. Quand il fait une redemande (il surenchérit de +10 dans sa couleur), il signale au répondant que le capot est toujours possible, et il lui pose la question suivante.
Pour vous faciliter les enchères, Bel Atout vous propose une aide sous la forme d'info-bulles qui décrivent ce que chaque enchère promet et demande. Ces info-bulles s'affichent en pointant le curseur de la souris sur une enchère de la boîte d'enchères, ou sur une enchère du tapis. Ainsi, pour jouer, vous n'avez pas besoin d'apprendre par cur le système Régina. Vous vous aidez des info-bulles et avec le temps, vous finirez sans vous en rendre compte par mémoriser les principales enchères du système.
Dans Bel Atout, les info-bulles de la belote coinchée vous aident à enchérir.
Faites bien attention à la signification de chacune de vos enchères. Pour plus facilement vous mettre au point avec votre partenaire, branchez la comparaison sur les enchères et le jeu de la carte (même temporairement). C'est la meilleure façon de repérer les incompréhensions entre Nord et vous. Notez que depuis la version 5.90 de Bel Atout, un système d'avertissements vous permet d'éviter de trop induire votre partenaire en erreur. Si vous vous apprêtez à faire une enchère qui ne correspond pas à votre main, une fenêtre d'avertissement vous explique la situation et vous autorise à revenir sur votre décision. La découverte du système Régina s'en trouve ainsi facilitée. Les avertissements (critiques, forts et faibles) s'activent dans les préférences générales à la page Jeu / Avertissements.
Les enchères compétitives
Dans le système Régina, il faut bien faire la différence entre les situations d'enchères compétitives et les situations d'enchères à deux. Dans les enchères compétitives, les deux équipes parlent chacune à leur tour, et entrent donc en compétition pour décider du contrat final. C'est une bagarre de surenchères pour gagner le contrat ou pousser l'adversaire à une hauteur de contrat dans laquelle il risque de chuter. Les enchères adverses réduisent le nombre des paliers disponibles, ce qui rend beaucoup plus difficile le dialogue entre partenaires. Il faut très souvent abandonner l'idée d'annoncer un capot, car le plus important est alors de gagner le contrat final. Voici un exemple fréquent :
Nord ouvre de 90
Dans cette séquence, Sud cherche à gagner le contrat à Pique. Il soutient son partenaire dans sa couleur. Il a peut-être 2 As, ou 1 As et des atouts, ou la belote, etc. Il pense que son équipe peut gagner 110 Pique. Pour lui, c'est le contrat final si l'adversaire ne surenchérit pas ensuite. Son partenaire ne pourra jamais savoir ce qu'il a exactement. Si c'est deux As, il y a peut-être du capot dans l'air, mais il lui sera impossible de le savoir.
Dans Bel Atout, les surenchères qui « collent » à la dernière enchère adverse sont appelées des enchères de force. Elles montrent une force de jeu suffisante pour espérer réaliser le contrat annoncé, mais n'ont pas de signification précise. Dans l'exemple ci-dessus, le 110 de Sud ne montre pas deux As. Par contre, s'il sautait un palier en annonçant 120 Pique, alors son enchère deviendrait « libre » et retrouverait sa signification codifiée, à savoir la promesse de 3 As. Mais il est assez rare, en enchères compétitives, de pouvoir ainsi sauter un palier.
Dans le cas le plus simple des enchères à deux, les adversaires se taisent et une seule équipe participe aux enchères. Comme l'équipe va forcément gagner le contrat, il n'est plus indispensable de surenchérir et, sans espoir de capot, on cherchera à s'arrêter au palier le plus bas. Quel intérêt y a-t-il à monter le contrat de 10 ou 20 points, si on ne peut pas atteindre le capot ? On risque de perdre parfois plus de 200 points pour avoir voulu en gagner 10 de plus. Ce n'est pas un bon pari. Après tout, les adversaires peuvent avoir une longueur à l'atout, des coupes, une force inattendue, etc. Il vaut mieux rester au niveau le plus bas, comme dans l'exemple ci-dessous :
Nord ouvre de 100
Dans cette séquence, Sud n'a pas de gros atout pour pouvoir espérer le capot. Et même s'il a un As, ou 3 atouts, ou la belote par exemple, il n'a aucun intérêt à monter le contrat pour mettre son équipe en danger. Ses valeurs seront une bonne surprise pour son partenaire. Il doit passer.
Dans les enchères à deux, vous devez donc faire très attention à la signification précise de chaque enchère. Car sinon, votre partenaire Nord risque de faire des fautes énormes aussi bien dans le choix du contrat qu'au jeu de la carte. Par exemple, si Sud répond librement 110 sur un 90 alors qu'il n'a que la belote, Nord va penser qu'il a 2 As et va peut-être demander le capot. Il faut s'attendre alors à des dedans spectaculaires ! Mais si vous respectez bien le système Régina, vous devriez parvenir à éviter ces grosses erreurs d'incompréhension.
Rassurez-vous. Les donnes étant totalement aléatoires, il n'y a pas plus de capots en Est‑Ouest. Mais ce qui arrive souvent, c'est que des capots ne soient pas annoncés en Nord‑Sud, alors qu'ils étaient pourtant facilement accessibles. Si l'utilisateur en Sud n'utilise pas toutes les ressources du système Régina, s'il ne pose pas les bonnes questions, ou s'il ne répond pas avec rigueur aux questions de son partenaire Nord, alors il est normal que son équipe annonce beaucoup moins de capots que ne le font les joueurs machine en Est et Ouest. Voici les exemples les plus courants :
L'équipe manque un capot peut-être très facile à jouer, sur une ouverture mal choisie qui ne pose pas la bonne question (le 90, qui demande les As, était plus judicieux).
Là encore, l'équipe manque peut-être un capot évident dans la ligne Nord‑Sud, à cause d'une réponse trop prudente de Sud. Il faut faire confiance au système d'enchères. Si le 110 est bien annoncé, il promet l'équivalent de 5 levées. Les deux As ajoutent 2 levées pour un total de 7 : le 130 doit gagner.
Bon, mais direz-vous, l'équipe Nord‑Sud n'a pas annoncé certains capots. D'accord. Mais ces capots, elle aurait dû au moins les jouer. Les atouts sont là, les As sont les mêmes. L'équipe aurait dû réussir ces capots tout en ne les annonçant pas.
Hé bien, non, pas toujours. Certains capots ne peuvent se réaliser que s'ils ont été annoncés. Contrairement à ce qu'on pense parfois, les capots ne sont pas tous triviaux. Il ne suffit pas toujours de "pousser les cartes", comme on dit. Il faut aussi savoir bien les jouer. Et pour bien les jouer, il faut souvent les avoir annoncés. Le mieux, pour décrire ces capots qu'on ne peut pas réussir sans les annoncer, c'est de donner un exemple simple et relativement fréquent. Nord a commencé les enchères (c'est lui qui entamera). Il a passé, l'adversaire suivant aussi. Et voici la main de Sud :
Pour Sud, qui connaît maintenant le Valet d'atout et l'As de Carreau en Nord, il est clair que le capot est possible. A l'entame, Nord va tirer son Valet d'atout. S'il tire ensuite son As de Carreau, Sud jettera son 7 de Cur (sa seule perdante). Il récupérera la main et le capot sera sur table. Oui, mais si Nord rejoue atout après son Valet ? Si au départ il a deux atouts et qu'un adversaire défausse sur le premier pli, il pourra penser qu'il y a encore un atout adverse dehors. Et le jeu normal est alors de rejouer atout, pour éviter la coupe de l'As de Carreau si Sud a par exemple 10-8 dans la couleur. Du coup, le capot chutera, car Sud, remis en main au 9 d'atout, ne pourra plus passer la main à Nord, et restera avec son 7 de Cur perdant. Il faudra compter sur le 10 second en Nord (faible chance). Dommage, alors que ce capot semble très facile à réaliser.
A la belote coinchée, il y a deux paliers d'enchère qui servent rarement : 160 (équivalent à un 140 plus la belote) et 170 (équivalent à 150 plus la belote). Dans le système Régina, ces deux paliers sont utilisés comme enchères conventionnelles et sont appelés des capots de relais. Le plus facile à comprendre est le capot de relais 170. Il demande au partenaire d'annoncer 250, et de jouer ses As dès qu'il aura la main (à l'exception toutefois des atouts maîtres et imprenables qu'il aura le droit de jouer avant, s'il le juge utile).
Dans notre exemple ci-dessus, c'est tout à fait l'enchère qu'il nous faut. Voici donc la séquence complète :
Sud ouvre de 100
Promet Vxxx ou 9xxx + valeurs, demande +10 pour gros atout, et si présent +10 par As.
Nord répond 120
Promet 1 gros atout + 1 As hors atout.
Sud annonce 170
Capot de relais demandant l'enchère 250, puis le jeu prioritaire des As.
Nord obéit et annonce 250
Une fois les enchères terminées, Nord joue son Valet d'atout. Puis, comme le lui a demandé son partenaire, il tire son As de Carreau. Le risque de coupe alors est très faible (Sud n'en a pas). Et la suite du capot est évidente.
Il est clair que si l'utilisateur ne connaît pas le capot de relais 170 (et quelques autres enchères demandant des entames précises), il ne pourra pas annoncer les capots de ce genre. Et que si malgré tout il les annonce d'une façon classique, ils chuteront probablement pour ne pas avoir été correctement joués. D'où la différence tout à fait compréhensible entre le nombre de capots réussis en Est‑Ouest, et ceux réussis en Nord‑Sud.
Pour que la séquence ci-dessus soit possible, il faut que les deux préférences de règles Autoriser l'enchère 170 et Utiliser les capots de relais soient actives. Si le 170 n'est pas autorisé, vous pouvez malgré tout utiliser l'enchère 160 comme capot de relais à la place du 170.
Dans Bel Atout, les info-bulles expliquent le fonctionnement du capot de relais.
Dans la donne ci-dessus, Nord annonce le capot de relais 170 qui demande à Sud de faire l'enchère 250 Pique, tout en respectant les consignes d'entame. Sud va d'abord jouer son Valet d'atout, pour limiter les risques de coupe tout en gardant la main. Puis il va tirer son As de Carreau comme le lui a demandé Nord. Et ce n'est qu'après qu'il repartira petit atout vers son partenaire, pour un capot bien demandé et parfaitement joué ! A vous maintenant d'en faire autant !
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